Quand Macron désigne la presse comme adversaire

Test Acount Vendredi 27 Juillet 2018-17:35:38 Presse
Paris Match
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Dans ses déclarations mardi soir, Emmanuel Macron a particulièrement pris pour cible les journalistes, qu'il accuse de parti pris dans l'affaire Benalla. Le président n'a jamais caché sa méfiance envers ce qu'il appelle le «pouvoir médiatique». «Vous n’avez jamais entendu dans ma bouche des mots irrespectueux à l'égard de la presse et vous ne les entendrez jamais», promettait Emmanuel Macron le 3 janvier dernier lors de ses voeux à la presse. Dans des propos mardi soir face aux parlementaires et aux ministres marcheurs à la Maison de l'Amérique latine, le président de la République a fait une entorse spectaculaire à la ligne de conduite qu'il semblait s'être fixée. Selon la retranscription publiée par «Le Monde», le chef de l'Etat a accusé la presse de parti pris dans l'affaire Alexandre Benalla, son collaborateur dont le quotidien du soir a révélé qu'il avait été filmé en train de commettre des violences le 1er mai dernier. «Ce que je regarde depuis quatre jours, c'est un spectacle où la tentation pour presque tous les pouvoirs est de sortir de son lit. Nous avons une presse qui ne cherche plus la vérité. Elle disait ce matin, "regardez, un directeur de la préfecture de police a dit que c'était faux", il dément quelques heures plus tard, on l'entend à peine; on dit "regardez les images tournent en boucle" d'une scène inadmissible, et que je condamne, on ne voit jamais la scène d'avant ou la scène d'après, quel est le contexte, que s'est-il passé? S'agissait-il d'individus qui buvaient gentiment un café en terrasse? Que s'est-il passé juste ensuite? J'ai cru comprendre qu'il y avait des images, où sont-elles? Sont-elles montrées avec la même volonté de rechercher la vérité et d'apporter de manière équilibrée les faits? Non. Je vois un pouvoir médiatique qui veut devenir un pouvoir judiciaire, qui a décidé qu'il n'y avait plus de présomption d'innocence dans la République et qu'il fallait fouler aux pieds un homme et avec lui toute la République», a déclaré Emmanuel Macron.

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